COVID 19 : Malédiction ou opportunité ?

Le retour d’expérience de plus d’une trentaine d’entreprise canadiennes, européennes et nord africaines, que j’ai eu l’occasion d’auditer ( à distance pour la plupart), depuis le début de la pandémie a montré que les effets induits sur ces organisations sont parfois aux antipodes. Si pour les unes, la faillite fut évitée de justesse, en partie grâce à l’intervention des gouvernements, d’autres ont enregistré des résultats au-delà de toute espérance.

Les défis auxquels ont fait face les entreprises durant la pandémie sont multiples :

Le confinement, les fermetures d’entreprises aux activités non essentielles, les retards dans la chaine d’approvisionnement, la baisse des besoins des clients en raison de l’insécurité financière et les restrictions de voyage.

Les compagnies qui ont tiré profit de la situation sont en premier lieu celles dont la nature des activités a été favorisée par la conjoncture (services essentiels, industrie pharmaceutique, alimentation).

D’autres ont tiré leur épingle du jeu grâce à leur modèle d’affaire axé sur l’agilité, la flexibilité et l’innovation, leur capacité à se diversifier et à s’adapter aux nouveaux besoins du marché en temps de pandémie (distribution et vente en ligne, offre de nouveaux type de produits et services).

Le recours aux échanges virtuels s’est imposé et les outils tels que Zoom ou Teams ont connu un succès fulgurant. Plus de déplacements inutiles pour assister à une réunion, développement des formations et consultations en ligne. Le télétravail a apporté une valeur ajoutée indéniable aux entreprises en plus de réduire les risques de contagion.

L’environnement a tiré les bénéfices du ralentissement des activités économiques. Les impacts tels que pollution atmosphérique, la génération de déchets, le bruit, la consommation d’énergie et de ressources naturelles ont été réduits de façon significative.

À titre d’exemple, l’aéroport de Montréal a vu ses revenus chuter de près de 90%, mais ses impacts environnementaux ont drastiquement baissé.

En matière de santé et sécurité au travail, on a constaté une baisse des accidents de travail, mais une hausse des troubles psychiques tels que le stress, les détresses, voir les dépressions.

Au-delà du management des entreprises, c’est toute la gouvernance des pays et les modèles économiques mondiaux qui sont remis en cause. La pandémie a mis en relief les failles de notre système sociétal. Perte de confiance des citoyens envers leur gouvernement, théories du complot, inégalités sociales. Absence d’une industrie pharmaceutique nationale forte et inefficience des systèmes de santé.

Certains reconnaissent l’échec de la mondialisation, à travers les impacts de la délocalisation d’industries stratégiques et de la dépendance envers la chine.

On dit que Les crises sont souvent synonymes d’opportunités.Le monde va-t-il tenir compte des leçons apprises et apporter les changements nécessaires ?

Nelson Mandela nous a laissé ce fameux dicton : Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends.